Silhouette of a professional woman

Patricia: Les années perdues

Patricia savait que la ménopause correspondait à la fin des règles. « SUPER! » a-t-elle pensé. Elle n’avait aucune idée du tsunami qui allait l’atteindre.

Juste après son 50e anniversaire, elle a commencé à ressentir tous les symptômes courants de la ménopause, les pires étant les bouffées de chaleur qui avaient lieu à une ou deux heures d’intervalle. Ses sueurs nocturnes étaient si intenses qu’elle devait dormir sur une serviette de plage et qu’elle devait en utiliser une seconde lorsqu’elle avait trempé la première. Son sommeil était interrompu entre quatre et huit fois par nuit, toutes les nuits.

Elle était à peine capable de faire quoi que ce soit. La privation de sommeil a provoqué de l’anxiété, de l’agitation et l’incapacité de se concentrer. Elle n’était plus performante à son travail, mais elle faisait de son mieux pour cacher ses symptômes. Elle a refusé des postes de direction, y compris une invitation à postuler au poste de cheffe de direction d’une société publique. Briser le plafond de verre était son objectif de carrière ultime, un objectif qu’elle n’allait pas pouvoir atteindre.

« Le moment le plus humiliant de ma carrière s’est produit lorsque j’ai finalement dû dire à mon supérieur, le chef de direction d’une entreprise internationale, que je devais modifier mes heures de travail pour tenir compte de mes symptômes », a-t-elle avoué. « Il m’a simplement regardée, complètement perplexe, et il a rapidement conclu la réunion. »

Patricia n’a pas ménagé ses efforts pour trouver des solutions. Malheureusement, elle fait partie des 10 % environ de femmes dont les symptômes sévères de ménopause résistent au traitement.

« J’appelle mes années de ménopause mes années perdues. Huit années de très faible productivité, avec peu d’avancement ou une contribution réduite. Huit années pendant lesquelles j’ai éprouvé un sentiment de dépression et de défaite. Huit années de lutte quotidienne pour m’en sortir. »

« Les femmes ne peuvent pas perdre de précieuses années de leur vie ainsi compromise ou, dans le pire des cas, dans l’invalidité et la défaite, à cause des symptômes de la ménopause », a-t-elle déclaré. « Les milieux de travail doivent être inclusifs et soutenir les femmes pendant cette période. Les superviseurs doivent connaître la question de la ménopause. Nous devons faire connaître la ménopause dans tous les milieux de travail au Canada. »