Pour Nancy, qui travaille comme réceptrice à Ottawa, la ménopause a été jusqu’à maintenant un parcours en solitaire. Son travail consiste à soulever et à transporter des boîtes, et les symptômes de la ménopause ont exacerbé l’usure qui accompagne ce travail. Pire encore, elle n’a personne à qui en parler et elle n’a pas réussi à faire comprendre à ses superviseurs ce qu’elle vit ni à leur faire adopter des mesures d’adaptation qui lui permettraient d’atténuer ses symptômes.

Nancy aime son travail, y excelle et veut le conserver, en particulier l’horaire de semaine qui convient si bien à ses responsabilités familiales, car de nombreux emplois dans son domaine impliquent un travail par quarts. Néanmoins, elle cherche un autre poste parce que le stress et les exigences physiques deviennent trop difficiles à gérer avec ses symptômes de ménopause.

De tels symptômes ne sont pas anodins. Ils comprennent l’insomnie, qui ajoute de la fatigue à la fatigue des exigences du travail, et les bouffées de chaleur extrêmes qui se sont récemment aggravées. « Quand je sens une bouffée venir, c’est vraiment intense », a-t-elle confié. « Cela traverse mes jambes, le haut du torse, puis monte jusqu’à mon visage et ma tête. C’est presque comme un volcan prêt à exploser. C’est difficile. Je n’ai personne à qui en parler, surtout au travail. »

« Ils ne comprendraient pas », a-t-elle ajouté. « Je ne suis pas du genre à m’absenter. Je ne suis jamais malade. Ils doivent m’aider en faisant venir plus de personnel ou bien en trouvant une autre solution. » Elle a l’impression que ses combats sont classés sans suite. « Les patrons ont besoin de ressources pour comprendre que la ménopause n’est pas seulement un « rien » que les femmes vivent », a-t-elle dit. « D’autres besoins sont comblés, les personnes atteintes de diabète ont des mesures d’adaptation, alors pourquoi n’est-il pas possible de répondre à mes besoins? »

Nancy aimerait pouvoir composer avec ses bouffées de chaleur extrêmes en installant un ventilateur au travail ou en ayant un accès régulier à une zone plus froide. Elle a besoin d’aménagements pour travailler en donnant le meilleur d’elle-même. Par-dessus tout, elle aimerait que ses superviseurs adoptent une approche plus éclairée et plus compatissante.